Comme l'indique le titre de ce CD, des concerts ont été enregistrés ici qui, longtemps après leur création, ont été pris en charge par d'autres. La comparaison ici est très drôle, car les raisons de l'édition ont été si complètement diverses. Arnold Schönberg a organisé un concert de Georg Mathias Monn (1717-1750) principalement comme une sorte d'exercice des doigts, afin d'affiner
… sa propre technique. Il a ajouté toutes sortes de bagatelles, juste assez pour trahir l'opération, sans être trop proéminent lui-même. C'est le cas lorsque Mark Pekarsky (* 1952) adapte une sonate de Luigi Boccherini. Entre autres, il commande un marimba, ce qui fait de l'opus de Boccherini, bien que clairement reconnaissable, une impression quelque peu aliénée. Il en va de même lors d'un concert de Carl Philipp Emanuel Bach aux mains d'Alexandre Rabinovich (* 1945), dont la retouche seule est restée intacte. La partie orchestrale a été transformée presque au-delà de la reconnaissance en un tout coloré, ce qui semble assez joli, bien que la question se pose de savoir si Bach reconnaîtrait à nouveau son travail. Enfin, l'adaptation par Dimitri Chostakovitch du "Concerto pour violoncelle op.129" de Robert Schumann (1810-1856) était principalement motivée par des considérations pratiques. Justifié ou non, Schumann avait la réputation d'être un orchestrateur médiocre. C'est pourquoi Mahler, par exemple, a retravaillé toutes ses symphonies, dans le but de les rendre moins lourdes et un peu plus transparentes. Chostakovitch, lui-même maître dans ce département, n'a ajouté que deux harpes et deux cors, mais surtout essayé, sans pour autant devenir infidèle à Schumann, de donner à la partie orchestrale un peu plus de clarté et de profil. Le résultat est convaincant, même si les purs et durs de Schumann le rejetteront. Le violoncelliste Mark Drobinsky est le soliste de tous ces arrangements, dans lesquels il est accompagné par l'orchestre de Yekatarinaburg, dirigé par Dimitri Liss. (JvG) _plus